Le massif du Caroux - 2 -

Retour dans la hêtraie pour fuir la civilisation qui pointait le bout de son nez quelques instants auparavant. Après une légère montée, le plateau n'aura jamais autant mérité son nom sur ce sentier si plat traversant un paysage de lande où les résineux se feront de plus en plus présents. Affleurement de rochers et discrètes tourbières : nous ne sommes plus très loin du point culminant, ni du rebord sud du massif...

Le rebord du monde.... Voilà ce qu'inspire l'arrivée sur la table d'orientation à 1039m. Le pays languedocien s'étend à perte de vue... Les pics pyrénéens se dessinent à l'ouest avec sa majesté Canigou ( et on ne rit pas du nom de la montagne sacrée des catalans !! ). La brume marine délimite la Méditerranée droit devant avec ses modestes élévations du littoral : la montagne de la Clape en pays narbonais ; le mont St Loup, volcan éteint protégeant la vieille ville d'Agde ; le mont St Clair marquant le port de Sète... A l'est, c'est le Pic St loup, à la mystérieuse géologie, du pays Montpelliérain, puis le Ventoux et les Alpes... On a du mal à quitter les lieux...

Le plus court chemin, depuis la nuit des temps, reste la ligne droite. Autant redescendre directement par le "sentier des gardes". Un dénivelé de 700m ; des lacets "impressionnament" raides au milieu d'une végétations redevenue très rapidement toute méridionale. Le soleil généreux fera apparaître toutes sortes de merveilles aussi belles que modestes tel le scintillement du mica que l'érosion du granit a répandu sur le sol, ou l'apparition d'un feuillage automnal qui transformera un simple arbrisseau en arbre d'or...

Chaque trouée de végétation vous donnera une vue privilégiée sur les gorges et vous ne douterez plus de la sauvagerie du massif. Pourtant, en bas, les vignes sont déjà visibles et la civilation nous rattrape inexorablement. Mais tant qu'elle restera en bas...